Rencontre avec Stéphane Jacopé : Président du BDE 1997
Les présidents des BDE et leurs équipes ont pendant leur mandat, rythmé à leur façon la vie des élèves. Les rencontrer, c’est ouvrir une boîte à souvenirs dans laquelle chacun viendra piocher un peu de sa vie d’étudiant. Stéphane Jacopé, président du BDE 1997 est le premier à accepter de répondre à nos questions.
Bonjour Stéphane. Première question, pourquoi avoir décidé d’être candidat aux élections du BDE en 1997 ?
Rien ne me prédisposait à tenter ma chance. A l’époque, je m’occupais du SdeC qui gérait principalement les impressions de documents. Deux mois avant les élections du futur BDE, un de mes amis m’annonce devant une bière qu’il se verrait bien futur trésorier de l’asso, et moi comme président. L’ idée nous a bien rire et à force d’en parler autour de nous, on s’est rendu compte qu’elle séduisait pas mal de monde. Il en ressortait que mes camarades de l’époque me trouvaient suffisamment sympa et sérieux pour prendre la tête du BDE. Je me suis donc laissé convaincre.
Comment s’est déroulée votre campagne ?
Il y avait d’autres listes qui candidataient en même temps que nous. Deux étaient vraiment là pour convaincre les élèves de voter pour eux. Quant aux autres, on peut dire qu’elles étaient surtout là pour mettre de l’ambiance dans ces élections. De notre côté, nous avions plein d’idées mais nous n’avions pas de programme bien défini. Parmi les promesses auxquelles nous nous engagions, il y avait celle de mettre à jour les comptes d’un point de vue fiscal ! Par forcément le type de programme qui fait normalement basculer une élection... Je me souviens également que pendant la campagne, nous avions tendu une grande banderole entre deux bâtiments de l’École pour inciter à voter pour notre liste. Nous avions dû laisser la fenêtre d’un couloir grande ouverte pour accrocher l’affiche… C’était en plein mois de février et les élèvent qui dormaient à côté se sont réveillés avec une bonne grosse crève. Pas sûr du coup qu’ils aient voté pour nous !
Revenons sur la situation fiscale de l'association. Pourquoi en avoir fait une de vos priorités ?
Lors de mon année au SdeC, nous étions 4 bénévoles et un salarié. Nous avions clairement le sentiment de faire tourner une mini entreprise. Poussés par le Trésorier de l’asso, nous avons suivi une formation afin de nous assurer que nous étions en règles avec toutes les démarches et déclarations administratives et comptables obligatoires. Je me souviens qu’à la sortie de cette journée, nous n’étions pas très sereins, en particulier le trésorier qui craignait pour ses responsabilités. Nous avons donc décidé de faire pour la première fois, une déclaration aux services fiscaux. Forcément, l’année suivante, le Fisc nous est tombé dessus! Entre temps, j’avais été élu président du BDE. Un jour de juillet, je reçois un appel sur mon lieu de stage à 60 km de Lyon. C’était l’École qui me prévenait qu’un contrôleur du Fisc m’attendait à l’accueil du campus! L’administration fiscale avait envoyé au BDE un courrier quelques semaines plus tôt pour nous prévenir qu’elle allait nous rendre une petite visite. Malheureusement, ce courrier ne nous était jamais parvenu. Je suis donc rentré en urgence sur Écully pour honorer le rendez-vous.
De quoi êtes-vous le plus fier par rapport à ce mandat ?
Globalement, je pense que nous avons été sérieux et efficaces, en particulier sur cette histoire avec le fisc qui fut un mal pour un bien, car elle a permis de repartir sur des bases saines. Je me souviens également que nous avions nouer une vraie relation de confiance avec l’administration de l’École, qui nous a notamment permis, lors de conseil d’administration, d’aider certains élèves pointés du doigt. C'est aussi lors de notre mandat que le Bureau des Sports a été créé à l’initiative d’un groupe d’élèves particulièrement motivés que nous avons accompagné dans ce projet.
Un épisode que vous n’aimeriez pas revivre ?
A l’époque, la tradition voulait que lors de leur dernier jour, les 3A fassent une bonne grosse blague sur le campus. Pendant mon mandat de Président, la promo sortante avait ainsi muré les salles de TD et recouvert l’intérieur d’algues et de fruits de mer ! Ça a bien fait rire tout le monde sur le coup, sauf la direction de l’École qui a refusé de payer les frais de nettoyage. Ce fut donc au BDE de gérer les dégâts ce qui, bizarrement, nous a beaucoup moins fait rigoler.
Est-ce facile d’être en même temps étudiant et président du BDE ?
C’est agréable et valorisant mais pas facile pour autant. En sortant de prépa, les élèves ont tous une forte capacité à apprendre et à travailler rapidement. Cela permet de gérer en urgence certaines révisions. Mais cela a des limites. Par exemple, je ne connais aucun président du BDE qui ait été major de promo.
Qu’est-ce que votre mandat vous a appris et apporté ?
La première chose qui me vient à l’esprit concerne la prise de parole en public. Cela me paraissait à l’époque inaccessible. J’ai dû dépasser cette limite pour me rendre finalement compte qu’à ma grande surprise, les gens m’écoutaient, et que collectivement, nous étions capables de convaincre et de rassembler. Cela donne de la confiance pour la vie professionnelle. D’ailleurs, comme j'imagine la grande majorité des élèves de Centrale Lyon qui s’investit ou participe aux activités associatives, j’ai le sentiment d’avoir énormément appris humainement au travers de mes diverses activités. Enfin, dernier point important à mes yeux : j’ai particulièrement apprécié lors de mon mandat de pouvoir interagir avec des personnes dotées de perspectives et de visions très différentes des miennes que ce soit en matière de culture, d’éducation, d’organisation etc.
Vos anciens camarades de promo seraient-ils surpris de connaître votre profession actuelle ?
Certainement. Je fais partie des moins de 10 % des élèves de Centrale Lyon qui n’ont pas un métier dit d’ingénieur. J’ai été manager en entreprise pendant 15 ans avec une dimension conseil. Mais depuis presque 5 ans, je suis agent général. Je conseille les chefs d’entreprise, les indépendants et les particuliers sur leur protection sociale, la construction de leur patrimoine, sa transmission, l’optimisation fiscale… des sujets qui m’amènent à être au cœur des réflexions professionnelles et personnelles de mes clients. Si je devais voir un lien avec mon passé de président du BDE, ce serait dans la notion de réseau et l’idée qu’on est toujours plus fort avec les autres.
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